1 an de post-sevrage
1 an que je ne suis plus sous benzo et je suis très très heureuse de l'annoncer
Je voulais d'ailleurs en profiter pour faire un résumé des symptômes qui ont disparu ou qu'ils me restent encore :
- Ma colopathie qui a été diagnostiquée à l'hôpital en 2005 a complètement disparu. Je n'ai plus de problèmes de digestion. Je continue à suivre mon régime sans gluten, qui a considérablement soulagé mes maux alors que je souffrais encore du syndrôme du colon irritable. Ce régime allège les intestins de toute sensation de lourdeur et de ballonnement. Le gluten est difficile à digérer de toute façon, alors pour moi ce n'est pas un problème. On peut faire de bons petits plats même en mangeant sans gluten.
- Je n'ai plus de douleurs articulaires. En revanche, j'ai mal aux lombaires et cela s'est aggravé après le sevrage.
J'ai toujours pensé que ces maux et mes lumbagos à répétition depuis 2010 étaient dûs à mon pincement des disques L4/L5, c'est pour cela que je n'en parlais pas, mais je commence à en douter. Beaucoup de personnes ayant arrêté les benzos se retrouvent avec des douleurs lancinantes aux lombaires. Parfois, je suis pliée en deux. Je n'arrive pas à dormir sur le ventre tellement la douleur est intenable. J'ai eu tellement mal ces derniers temps que mon médecin veut me faire passer un scanner pour savoir si je n'ai pas de hernie discale. Affaire à suivre... Dans tous les cas, ça ne se guérit pas. Mon père a eu une hernie et le temps a fait son oeuvre, depuis il n'a plus mal.
Cela ne m'empêche pas de faire du sport, maintenant plus rien ne m'arrête, car à côté du sevrage c'est peanuts
- Une bonne nouvelle : la fatigue qui persistait jusqu'alors a enfin mis les voiles. Cette fatigue après le sevrage qui me pourrissait la vie a mis beaucoup de temps à disparaître. Désormais, si je suis fatiguée, c'est une fatigue saine provoquée par une journée de travail bien remplie, ou par mes SPM avant le cycle menstruelle. Je n'ai quasi plus la sensation de tête qui me serre ou bien quand je suis fatiguée ou stressée.
- Les SPM sont encore et toujours difficiles à vivre, même si cela n'est rien comparé au sevrage. J'apprends à vivre avec, car je n'ai pas d'autres choix.
- En ce qui concerne les angoisses et les phobies, il est vrai que les crises d'angoisse se sont nettement atténuées. Les attaques de panique nocturnes que j'avais pendant le sevrage ont disparu. En revanche, il me reste une phobie qui me fait défaut, c'est celle de la chaleur, que j'ai développé depuis 2005 sous benzo sans raison apparente, et comme vous vous en doutez, j'en ai beaucoup souffert puisque cette chaleur est arrivée sans crier gare depuis des semaines. J'ai alors repris rdv chez la psy en TCC que j'avais consulté à la fin de mon sevrage et 1 fois en début d'année pour reparler de ma peur de l'hôtel et de partir en vacances. Cela m'avait bien aidé car je peux maintenant partir quelques jours et dormir à l'hôtel, chose que j'étais incapable de faire depuis des années.
Je l'ai donc revu après avoir multiplié les nuits d'insomnie et mes pensées obsessionnelles concernant la chaleur. Grâce à cette thérapeute, j'ai enfin repris le contrôle de ma vie et depuis hier heureusement, je me sens mieux. Je pense sincèrement que si j'avais pu suivre une TCC avant de rentrer en tolérance avec le Stilnox, j'aurais certainement pu m'en sortir. Mais c'est ainsi, j'imagine qu'il fallait que je traverse cette épreuve et qu'elle doit servir à quelque chose. Le principal est d'avancer, et j'ai fais un pas de géant depuis la fin de mon sevrage.
Je suis maintenant convaincue que la TCC est le meilleur moyen après un sevrage de reprendre les rennes de sa vie. Si une personne est intéressée pour recevoir les coordonnées de cette psy qui se trouve en régione parisienne (92), je me ferais un plaisir de les transmettre. Elle est extraordinaire, pour moi, c'est un cadeau du ciel !! En fait, elle pratique la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT), c'est la 3ème génération de TCC. Pour en savoir plus : http://300gp.ovh.net/~actfranc/ACT/index.php?option=com_content&view=category&id=912&layout=blog&Itemid=28
Je pense sincèrement qu'il n'y a guère mieux pour guérir des peurs irraisonnées et conditionnées, voire même des expériences traumatisantes. Elle m'a également recommandé un livre à lire "Penser moins pour être heureux" de Hayes, qui propose des exercices concrets
Enfin, j'arrive enfin à vivre mieux au jour le jour. J'arrive enfin à ne plus penser à cette période douloureuse de ma vie. Rectification : je ne ressens plus de tristesse, si j'y pense. Si on accepte ses peines, la douleur du passé de n'importe quelle expérience de sa vie, c'est le début de la guérison. Ce n'est pas notre histoire qui doit diriger notre vie, mais nous-mêmes. En fait, cela résume bien le but de la thérapie de l'ACT.
La seule chose qui me gêne encore est les problèmes de mémoire. J'ai encore beaucoup de mal à trouver mes mots et à les remettre en ordre dans ma tête. Heureusement que sur le blog je peux réfléchir avant d'écrire, car quand il s'agit de parler, j'ai encore du mal à m'exprimer correctement.
Voilà pour ce bilan, qui je l'espère donnera beaucoup d'espoir et de courage à tous ceux qui se posent des questions sur le recouvrement de nos capacités physiques et intellectuelles après un sevrage aux benzodiazépines.
On peut s'en sortir et vivre bien après des années benzo
Bon mois d'août et bonnes vacances pour ceux qui ont la chance de partir !