Post-sevrage : 6 ans et demi
Bonjour à tous,
Voilà aujourd'hui je me suis enfin décidée à vous donner un retour sur mon état général, et surtout vous parler d'une chose très importante pour tous ceux qui sont en post-sevrage et même sevrage.
Premièrement, je vais parler des points positifs. Je suis plutôt en forme depuis peu. Je travaille régulièrement et à mon compte. Donc ma vie est devenue plutôt comme tout le monde ou presque.
En effet, j'ai beaucoup souffert de fatigue ces dernières années. Depuis la fin de mon sevrage, j'ai essayé plusieurs choses : alimentation crue, nigari, vitamine D, huiles essentielles etc... mais tout a été un échec et même a dégradé mon état pratiquement à chaque fois. Au début, on y voit un effet boost, puis à chaque arrêt la fatigue revenait voire pire.
- L'alimentation crue a fait chuter mon taux de fer et ma fatigue n'a jamais été aussi forte.
- L'huile essentielle (de lavande, lavandin, ou verveine) pour m'aider de temps en temps me désséchait la bouche comme une benzo, et à chaque arrêt de quelques jours, je repartais pour une fatigue intense.
- Et la dernière fois que j'ai pris une ampoule de vitamine D de 100 000 UI (zyma D), j'ai eu les effets secondaires sur la notice : soif intense, déshydratation, et depuis cela n'est jamais parti. Je souffre donc maintenant d'une bouche sèche et pâteuse en permanence, comme le syndrome sec, depuis Novembre 2016.
Et le clou du spectacle a été de prendre contact avec l'association du syndrome de fatigue chronique, qui au final m'a desservi et aidé en même temps.
On m'a alors conseillé de prendre des vitamines du groupe B, du magnésium et de la vitamine C.
- J'ai essayé la vitamine B, mais j'ai dû arrêter car cela m'a occasionné des crises de colopathie.
- Et cet été, j'ai voulu testé une autre forme de magnésium : le bisglycinate (jusque là je prenais du nigari). Dès le 1er soir de prise, j'ai senti comme un apaisement 30 mn après. J'étais stressée (avec des problèmes personnels) et fatiguée à ce moment-là, et je me disais que je devais sûrement brûler beaucoup de magnésium dans mon organisme et que j'en avais sûrement besoin. La 1ère nuit, je me suis réveillée et je me sentais comme shootée (ça m'a rappelé quand j'étais sous lysanxia). J'ai tout de même continué malgré cela, quelle erreur !! 2 mois après j'ai voulu arrêter sans penser un seul instant que ça pouvait m'occasionner quoique ce soit. Pendant 1 semaine, j'ai ressenti des nausées. 2 semaines après j'ai ressenti une intense fatigue voire un épuisement comme jamais ! 3 semaines après, l'enfer a commencé. Mes journées étaient teintées de terreurs, peurs, angoisse +++, insomnie, vibrations internes et pression dans la tête, idées noires, pensées en boucle, pensées intrusives, déréalisation, j'ai même eu une hallucination. Une vague horrible ! Même sous benzo, je n'avais jamais connu un tel raz-de-marée.
Bref, cela a duré 1 mois et demi, où je ne pouvais pas aller travailler. J'ai tapé à toutes les portes pensant devenir folle. Cela s'est estompé, puis ouf cela s'est calmé. D'autres symptômes sont arrivés : colopathie, aérophagie, reflux gastro-oesophagien pendant 1 mois. Je ne pouvais plus manger le soir au risque d'insomnie. Je m'en suis sortie au bout de 3 mois.
Depuis, cela va beaucoup mieux, mais on ne m'y reprendra pas. Ce message n'a pas pour but de faire peur, cela n'aura probablement pas d'impact sur quelqu'un qui n'a pas eu un passé avec les psychotropes. Mais je me devais vous avertir sur l'effet des compléments alimentaires et autres plantes naturelles sur un cerveau qui a morflé pendant des années de prise de psychotropes. Il faut savoir que le magnésium agit sur les mêmes récepteurs GABA que les benzos, comme beaucoup d'autres substances même naturelles. Voici un récapitulatif des susbtances à éviter pendant un sevrage et après l'arrêt : http://w-bad.org/reactions-setbacks/?fbclid=IwAR3z0rf71d3LQswXb7_2-ftnFMZcRMU4lqS-l4l5WzjJxYWbtkCyWqqe8Lo
Selon moi, il est primordial après un sevrage de ne plus rien prendre. Le système nerveux doit reprendre ses droits. Moi aussi je pensais que le nigari ou le magnésium était anodin, tout commes les huiles essentielles. Mais franchement, je suis persuadée qu'ils ont été la cause de ma fatigue persistante ! Cette dernière expérience a été pour moi révélateur, pourtant on me le répétait, mais il faut croire que cette dernière frayeur m'a mise devant l'évidence !!
Conclusion : depuis, je ne prends plus rien du tout, je garde une alimentation équilibrée et bio. Et ma fatigue est en train de se dissiper, celle qui me fait défaut depuis la fin de mon sevrage. Je reste fragile face au stress, c'est certain ! et dès qu'un léger stress pointe son nez, qu'il soit physique (sport intense comme du renforcement musculaire, règles...) ou psychologique, mon cerveau se met de nouveau à vibrer le matin.
J'espère que mon expérience servira vraiment !
Quand je regarde mon parcours, je suis heureuse de pouvoir m'en être sortie vivante, c'est ce qui compte le plus pour moi !
J'aime mon métier, je profite des personnes que j'aime, ça n'a pas de prix! même si ma santé n'est pas celle d'une femme de mon âge sans prise de benzo ! Je ne m'en sors pas si mal !
Courage à ceux qui vivent un sevrage ! Ne perdez pas espoir ! Prenez soin de vous ! Et surtout vous n'êtes pas fou ni malade ;)